Un convoi de prisonnier près du grand arbre !

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Aucune réaction à sa question, Raen ne put que lui offrir une moue gênée et démarra la moteur avant de faire rouler son véhicule jusqu'à l'aéronef. Le guerrier à la chapka, lui, esquissa un sourire satisfait, revanchard avant de lui lâcher un refus sec et cinglant. Visiblement le fait que les inquisiteurs se fassent bouloter l'arrangeait. La vache, que s'était-il passé auparavant entre eux pour que les choses aillent aussi mal ? Ryôsuke ne pouvait donc rien faire, c'était un ordre de son employeur qui devait vraiment beaucoup en vouloir à cette église. Il ne pouvait agir clairement sans connaître la vérité, étaient-ce les répurgateurs qui étaient en tort ou Russ et ses compagnons ?
La vie de mercenaire demandait parfois de cruels renoncements, notamment au niveau de l'éthique personnelle et le martialiste venait d'en faire l'expérience.
Paralysé par la doute qui l'envahissait, il resta avachi sur la banquette arrière, les yeux levés au ciel. Qu'allait dire son père ? Avait-il fait le bon choix en se penchant sur le désespoir habitant le regard de son client cornu ? Il espérait que ça en valait la peine. Le mutant voulait gagner de l'argent mais uniquement en aidant les opprimés ou pour filer un coup de pouce à des personnes honnêtes. Mais la réalité pouvait se révéler plus obscure.
Le temps qu'il réfléchisse à cela, le petit groupe était parvenu au Garuda. Raen, toujours aussi réactif, entra directement dans son engin volant pour le faire fonctionner. Il était pressé de continuer la mission, en effet, le temps leur était compté. La présence potentielle d'autres monstres motivait aussi un départ express. Le semi-elfe, assis sur sa place légitime de pilote, consulta ses coéquipiers:

"Quelqu'un sait où l'on va ? Nous ne devons pas perdre de temps."

Ce à quoi Ryôsuke répondit en s'installant piteusement sur son siège, endolori:

"Il doit y avoir un établissement religieux dans le coin... une église... quelque chose..."

Ce qui était sûr c'est que ça ne devait pas être excessivement éloigné de Greenbell. Soudain, le commanditaire tendit à l'artiste martial un rouleau de gaz -pas très orthodoxe dans le cadre d'un soin- qu'il repoussa d'un geste de la main avant de se justifier:

"La balle d'abord. Et j'en ai vu des bandages dans ma vie, sors plutôt la trousse de secours..."

"Un coup de main ?"

Russ pansa ses plaies et pointa le reste de bandages à l'intention de Ryô qui avait bien pris cher lors de leur altercation. Mais hélas il lui fallai beaucoup plus que ça, ses blessures ne s'étant pas arrêtées à de simples dégâts de "surface".

"Il doit y avoir un établissement religieux dans le coin... une église... quelque chose... La balle d'abord. Et j'en ai vu des bandages dans ma vie, sors plutôt la trousse de secours..."

Trouver un établissement religieux ? Dans l'état actuel du groupe ils étaient morts s'ils commençaient leur recherche de suite. Raen pris beaucoup d'altitude, s'en allant au dessus de la couche nuageuse afin de ne pas se faire repérer par d'éventuels engins du protectorat. Au moins il pourrait mettre le mode stationnaire et quitter les commandes pour aider à soigner le martialiste. Derrière son poste il ouvrit une trappe et en sortit un kit de premier secours et se mis à côté de Ryô.

"Hmmm... Si tu veux, je peux faire un champ magné... Enfin bref, je peux tenter de retirer la balle si tu es d'attaque. Partant ? Je vais vous dire mon avis les gars, je ne sais pas ce que nous devons faire mais si nous partons dans cet état, notre balade pourrait très bien se terminer ici !"

Raen se contredisait par rapport à ce qu'il pensait à l'instant, il fallait faire vite certes, mais en tant que chef plus ou moins officiel du groupe il ne pouvait pas se permettre de perdre un client ou plus important que ça un de ses camarades. S'il y a bien une chose de vraie c'est qu'il ne savait pas comment réagir dans cette situation.

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"Il doit y avoir un établissement religieux dans le coin... une église... quelque chose... La balle d'abord. Et j'en ai vu des bandages dans ma vie, sors plutôt la trousse de secours..."

De toute évidence le martialiste ne voulait pas de l'aide immédiate de Russ, ce dernier se retourna et contempla la chape de nuages que le vaisseau survolait. Il entendit Raen se porter à l'aide de Ryosuke avec du matériel adéquat cette fois.

"Hmmm... Si tu veux, je peux faire un champ magné... Enfin bref, je peux tenter de retirer la balle si tu es d'attaque. Partant ? Je vais vous dire mon avis les gars, je ne sais pas ce que nous devons faire mais si nous partons dans cet état, notre balade pourrait très bien se terminer ici !"

Raen n'avait pas tort. Il suffisait de les regarder pour comprendre que c'était mal parti pour la suite. Néanmoins Russ était décidé à continuer coûte que coûte. Son talkie-walkie relaya alors un signal faible entrecoupé de brusques arrêts. La fréquence était celle de son unité.

"Chef ? Ici "Maniaque", on a suivi... les gars du protectorat en fuite et ils... réfugiés dans un grosse bâtisse au nord de l'Arbre... Si vous avez trouvé personne... peut aller y jeter un œil?"

"Reçu, mais pas d'imprudence. On va faire aussi vite qu'on pourra."

La fréquence se tut et Russ regarda dans la direction indiquée au nord. Il ne voyait rien pour l'instant. Il rangea son talkie-walkie et se retourna pour envisager un moment de laisser tomber les deux mercenaires si ils ne voulaient pas venir, ce qui serait compréhensible d'ailleurs. Ils seraient payés en plus. Il se lança donc:

"Pas loin d'ici mes hommes ont repéré les inquisiteurs, ils se cachent dans un bâtiment. Si vous voulez arrêter maintenant, laissez moi juste devant, je continuerai seul. Vous serez payés, pas d'inquiétudes à ce sujet. Je ne vous demanderais pas l'impossible."

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Raen s'occupa à la place de Russ de l'utilisation de la trousse de secours, l'ouvrit et prépara le nécessaire pour traiter la blessure de Ryôsuke. Pensif, il daigna toutefois se risquer à proposer une solution rapide pour le martialiste:

"Hmmm... Si tu veux, je peux faire un champ magné... Enfin bref, je peux tenter de retirer la balle si tu es d'attaque. Partant ? Je vais vous dire mon avis les gars, je ne sais pas ce que nous devons faire mais si nous partons dans cet état, notre balade pourrait très bien se terminer ici !"

Un champ magné- quoi ? Le pilote du Garuda devait sans doute parler d'employer sa maîtrise de l'électricité afin de faire sortir la munition de son ventre. C'est ce qui paraissait le plus logique par déduction pour le bastonneur musculeux, par contre il avait du mal à appréhender la difficulté de l'entreprise chirurgicale. Il allait encore déguster, ça il en était sûr. Mais un homme ne crie pas lorsqu'on le soigne vu que c'est censé faire du bien ! Peu confiant, il mis malgré tout ses réserves de côté et pria son ami de se mettre au boulot:

"Pas d'hésitations, vas-y !"

Ils furent interrompus quand leur commanditaire, muni d'un talkie-walkie, réceptionna un appel de ses hommes.

"Chef ? Ici "Maniaque", on a suivi... les gars du protectorat en fuite et ils... réfugiés dans un grosse bâtisse au nord de l'Arbre... Si vous avez trouvé personne... peut aller y jeter un œil ?"

"Reçu, mais pas d'imprudence. On va faire aussi vite qu'on pourra."

La communication coupée, le guerrier à la chapka se tourna vers les deux mercenaires, visiblement épuisé et le regard inquiet. Il était assez embêté et le mutant avait une désagréable impression. Il leur exposa sans détour la situation:

"Pas loin d'ici mes hommes ont repéré les inquisiteurs, ils se cachent dans un bâtiment. Si vous voulez arrêter maintenant, laissez moi juste devant, je continuerai seul. Vous serez payés, pas d'inquiétudes à ce sujet. Je ne vous demanderais pas l'impossible."

Quoi ? Ryôsuke avait comme reçu un coup de marteau sur le tête après avoir entendu une chose aussi culotée. Sérieusement ! Ce mec voulait les larguer pour finir le travail tout seul et leur conseillait de se tourner les pouces en attendant d'être payé sans avoir accompli ne serait-ce que la moitié de leur tâche ? Hallucinant, le cornu les prenait en pitié, eux, les fiers aventuriers qu'ils étaient ! Quel âne ! C'était sous-estimer les mercenaires et leur code éthique que d'essayer de leur faire ne serait-ce qu'imaginer cette perspective... Surtout eux ! Pas la Guilde Platinum. Devant cette ineptie, et se sentant insulté, l'artiste martial se chargea d'enguirlander Russ:

"Et puis quoi encore ?! Tu nous prends pour des chacals ou quoi ?! On respectera le contrat et ce n'est pas une boulette en métal qui va m'arrêter !"

"Pas d'hésitations, vas-y !"

Ryôsuke était bien courageux, c'était un homme un vrai, mais Raen hésita tout de même, à partir du moment où la balle serait dehors, l'état du martialiste ne pourrait pas plus empirer mais tout de même, c'était un peu flippant. De son côté Russ était occupé avec une communication en live envoyée par ses sbires. Evidemment ses super oreilles lui permirent d'entendre de quoi il en retournait.

"Chef ? Ici "Maniaque", on a suivi... les gars du protectorat en fuite et ils... réfugiés dans un grosse bâtisse au nord de l'Arbre... Si vous avez trouvé personne... peut aller y jeter un œil ?"

"Reçu, mais pas d'imprudence. On va faire aussi vite qu'on pourra."

Raen était bien placé, dans l'axe de la balle et de la blessure, profitant du fait que le martialiste soit concentré sur le cornu, ça devrait faire moins mal que s'il regardait. Il concentra son énergie dans sa main et "tira" d'un coup sec la balle qui se retrouva instantanément hors de son hôte. Ceci fait il attrapa vivement une des compresses avec du désinfectant avant de l'appliquer sur la blessure. Le passage de la balle devrait couvrir les picotements du désinfectant, quand même !

"Pas loin d'ici mes hommes ont repéré les inquisiteurs, ils se cachent dans un bâtiment. Si vous voulez arrêter maintenant, laissez moi juste devant, je continuerai seul. Vous serez payés, pas d'inquiétudes à ce sujet. Je ne vous demanderais pas l'impossible."

Le cornu se tournant vers eux, pas trop concerné par ce que Raen venait de faire, leur annonça qu'il valait mieux qu'ils le laissent partir seul. Oui mais encore, c'était pas vraiment possible en fait ! Vu comme le cornu s'était fait baiser de tous les côtés, vu comme il avait tellement pris cher durant leur dernier affrontement (encore plus que Ryô !!), le demi-elfe en avait pour son argent. Ils s'étaient mis en danger de mort pour se faire larguer ici, sachant que leur revenu avait très peu de chance de leur revenir !

"Pardon !? Si tu y vas seul tu vas te faire exploser, mais quelque chose de vraiment violent !! Si on doit aller là-bas, ce sera pas par la violence, faudra être discrets ! Ils seront, je sais pas, genre vingt fois plus nombreux et mieux armés à cause du crash de leur dirigeable et nous, nous sommes exténués, toi y compris !"

En fait comme Raen n'avait pas été blessé il pouvait continuer sans problème mais deux malabars atrophiés c'était pas génial-génial !

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"Et puis quoi encore ?! Tu nous prends pour des chacals ou quoi ?! On respectera le contrat et ce n'est pas une boulette en métal qui va m'arrêter !"

" Pardon !? Si tu y vas seul tu vas te faire exploser, mais quelque chose de vraiment violent !! Si on doit aller là-bas, ce sera pas par la violence, faudra être discrets ! Ils seront, je sais pas, genre vingt fois plus nombreux et mieux armés à cause du crash de leur dirigeable et nous, nous sommes exténués, toi y compris !"

Visiblement ils étaient toujours d'attaque, même Ryôsuke avec ses blessures. Bien, ça arrangeait Russ qu'ils ne partent pas en fin de compte, maintenant qu'il était sûr que ses arrières étaient assurés, il repensa à la phrase de Raen, dans leur état, ils devaient réfréner leurs actions sous peine de finir prioritaire aux prochaines messes funèbres du protectorat. Russ réfléchit longuement et finit par trouver une alternative. Il se retourna vers les mercenaires et leur soumis l'idée:

"Dans ce cas, on se met en planque devant le bâtiment où ils sont cachés. Et puis si le combat dans notre état vous fait peur, alors mes hommes passeront les premiers. Ça vous va ?"

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Raen, grâce à l'électromagnétisme, extirpa la balle du ventre de Ryôsuke, un peu trop lentement à son goût mais il devait prendre sur lui. Il étouffa tant bien que mal la douleur et lorsque l'indésirable débris fut dégagé il expira, soulagé mais meurtri. Maintenant il allait pouvoir récupérer. Premièrement le demi-elfe appliqua une bonne dose de désinfectant sur la plaie et l'épongea. Ils s'occupèrent ensuite des bandages tandis que Russ réfléchissait à leur obstination à vouloir continuer l'expédition. Il pris apparemment la bonne décision, leur fierté ne sera pas salie.

"Dans ce cas, on se met en planque devant le bâtiment où ils sont cachés. Et puis si le combat dans notre état vous fait peur, alors mes hommes passeront les premiers. Ça vous va ?"

Cela paraissait être la meilleure option au regard du mutant, qui sentait son abdomen brûler, la souffrance s'estompant malgré tout. Il était content que l'encorné ne joue pas à l'imbécile, surtout sous leur responsabilité. Le martialiste ne put qu'hocher la tête en signe d'approbation, sa respiration étant entièrement consacrée à la maîtrise de son corps endolori.

Le martialiste semblait bien tendu de par sa blessure mais il tenait le coup comme toujours ! Pendant ce temps le cornu continuait de cogiter avant de leur lancer une "petite" alternative qui aurait davantage de chances de porter ses fruits.

"Dans ce cas, on se met en planque devant le bâtiment où ils sont cachés. Et puis si le combat dans notre état vous fait peur, alors mes hommes passeront les premiers. Ça vous va ?"

C'était déjà une meilleure idée que celle lancée plus tôt. Raen ressaisit les commandes et enleva le mode surplace. Le Garuda se pencha en avant, prenant de la vitesse et suivant les informations du cornu.

"Tu me dis la direction, je nous y amène !"

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Russ regarda Ryôsuke se faire raccommoder par Raen et ne pouvait s’empêcher d’être anxieux, et s'ils n'acceptaient pas? Russ redouta la réponse de Raen mais se détendit quand il le vit se placer aux commandes du dirigeable.

"Tu me dis la direction, je nous y amène !"

Russ leva la tête au plafond et lâcha un soupir de soulagement. Il baissa la tête et plongea la main dans la poche intérieure de sa veste et sorti une boussole, après l'avoir calibré en fonction du nord, il se plaça à côté de Raen et tendit le bras dans la direction indiquée par sa boussole, le nord.

"Par là. Je te dirais quand arrêter."

Note de Raen : Tu sais j'ai une boussole parmi mes cadrans (comme dans tout appareil volants, obvious !)
Enfin c'est juste à titre d'info !

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"Tu me dis la direction, je nous y amène !"

Raen accueillit lui aussi le plan de leur client avec enthousiasme et les deux hommes se dépêchèrent de fixer leur cap. Ils étaient réactifs, le temps leur était compté. Quitte à discuter autant qu'ils le fassent en chemin au lieu de rester suspendus dans le ciel comme des glands.

"Par là. Je te dirais quand arrêter."

Le commanditaire cornu des mercenaires pointa le nord, ce qui était logique car c'était là où se trouvait Green Bell. En même temps Ryôsuke ne s'y retrouvait plus après la bataille survenue lors de leur atterrissage expéditif. Cap vers le nord, sur Green Bell. Le martialiste resta assis, focalisé sur la peine qui le tiraillait et ne pouvait que patienter jusqu'à ce qu'ils arrivent à portée de leur objectif. Il se demandait toutefois -encore et toujours- quelle gueule avait la personne qu'ils devaient secourir.

"Par là. Je te dirais quand arrêter."

Raen pencha la barre et augmenta la poussée afin de partir dans la direction que pointait le cornu. Il ne lui restait alors plus qu'à attendre le signal de ce dernier.

Edit : C'est court hein !

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Russ regarda sa boussole, l'aiguille avait arrêté de bouger. Il tritura un bouton au dos de la boussole de façon à régler le champ magnétique pour se régler sur le Odar des hommes de son équipe. (Un Odar est un insecte qui émet un champ magnétique spécifique à chaque individu.) La boussole, une fois mieux réglée se cala vers le bas. Russ rangea sa boussole et se pencha pour mieux voir le sol. Une petite lueur bleutée luisait au centre d'une clairière. Russ sourit et se retourna vers Raen.

"Arrête-nous ici, la clairière juste en dessous. Ils sont là."

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Le demi-elfe s'exécuta en fonction de la destination que leur donnait le commanditaire des mercenaires de la Guilde Platinum. Le Garuda leur permis de se déplacer prestement en direction de leur objectif et le voyage dura quelques minutes à peine. En tout cas, ce n'était certainement pas suffisant pour que Ryôsuke puisse soumettre la douleur de sa blessure. Russ bidouilla un objet sorti de son manteau, une boussole en substance, dont le martialiste ne pouvait imaginer l'utilité dans un stade aussi avancé de la quête, surtout avec le panorama aérien que leur offrait l'engin de Raen. Quand il eut terminé de tripatouiller sa boussole, il s'adressa au pilote:

"Arrête-nous ici, la clairière juste en dessous. Ils sont là."

Quand leur client cornu disait cela, il devait encore parler de ses frères d'armes. Le mutant, n'ayant pas vu Green Bell de par le cockpit, observa par un hublot leur emplacement. Ils dominaient depuis les airs une autre clairière, traversée par un chemin menant à un carrefour reliant Green Bell et un château, ou plutôt une église fortifiée. Mais d'ici, Ryô ne pouvait voir où étaient les compagnons de l'encorné.

"Arrête-nous ici, la clairière juste en dessous. Ils sont là."

Sur cet ordre Raen actionna une petite manette placée non loin. Les aérofreins du Garuda s'ouvrirent et ce dernier s'arrêta de manière assez brusque, espérons que le martialiste blessé n'en souffre pas trop. En parlant de ça leur bataille allait plus tenir du baroud d'honneur que d'une réelle lutte ! Mais c'était dans ce but aussi qu'existait les mercenaires. De plus mieux valait s'arrêter tout de suite car maintenant que l'ennemi était au courant de leur présence, ils auraient bien put être accueillis par des mages et leurs sorts antiaériens. Enfin bref, passons les pensées, Le dirigeable descendit petit à petit avant de se poser avec douceur ! A cet instant Raen se maudit car il pas n'avait de sort ou d'objet pour camoufler le bleu profond de l'engin étincelant !

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Le Garuda freina brusquement si tenté qu'un avion puisse freiner aussi brusquement en l'air pour s'immobiliser. Russ dut néanmoins faire quelques pas pour éviter de se vautrer suite à la décélération. Il se rapprocha de la fenêtre pour mieux voir le sol. La clairière était vide hormis de petites tâches noires et brune sur le sol et un flash bleuté. Russ sortit un calepin de sa veste et le feuilleta pour trouver la bonne page:
flash-bleuté = zone sûre. Russ referma le calepin et se retourna vers Ryôsuke, ce dernier était pour le moins amoché, et maintenant ils devaient tous descendre. Comment faire, ils ne pouvait pas prendre le risque de sauter avec Ryôsuke sur le dos, quoique ?

Invité

Le Garuda se stationna dans l'herbe bruyamment, du moins pour ceux qui se trouvaient à proximité, malgré le tact de la manœuvre de Raen. Ils allaient pouvoir descendre et poursuivre les opérations, en coordination avec les compères de Russ. Ce dernier regarda Ryôsuke avec anxiété, comme s'il craignait qu'il allait représenter un fardeau durant le cours de la mission. La fierté de guerrier du martialiste se sentait égratignée par la lueur de ces yeux et, pour prouver qu'il était en pleine disposition de ses moyens, il bomba ses biceps et fit un simili-bras d'honneur, ceci pour montrer la force qui l'habitait. Il pouvait largement survivre à une telle blessure et se battre en dépit de la douleur, en espérant que cela ne l'handicape pas trop. En combat, le mutant savait très bien qu'une seconde de déconcentration pouvait être fatale. Il pouvait toutefois vaincre ce genre de peine avec sa seule volonté. De la broutille comparé aux blessures que lui avaient infligé son plus terrible adversaire, Orgolta... mais il n'était pas prêt à recommencer une telle expérience.
Maintenant, ils devaient tous descendre et se rendre auprès des potes de leur client. Ryôsuke se demandait s'il s'agissait déjà de la dernière ligne droite de l'expédition. Il se pressa donc devant la porte de sortie du Garuda et demanda à son chef de guilde de lui ouvrir l'accès:

"Allez, on y va Raen."

Le martialiste se tenait encore l'abdomen et agrippait la poignée, patientant afin que le demi-elfe active le système. C'était pour marquer son aplomb qu'il adoptait une attitude aussi déterminée et bravache.

HJ- J'ai corrigé Russ sur son post, vu qu'il a rien remarqué du fait qu'on était posés. -HJ

Raen dirigea le groupe vers l'arrière de l'engin et ouvrit la porte principale. Avant de suivre le cornu il vérifia un instant son fusil, il lui semblait que ce dernier avait fait des bruits étranges lors de leur dernier affrontement. Et pour cause en démontant le mécanisme il se rendit compte qu'il était défaillant, il laissa donc son arme dans la soute, n'ayant d'autres choix que de passer à la magie.

Espérant simplement que le cornu ne soit pas trop surpris par les "orages" à venir !
Puis se tourna vers Ryô, lui adressant un regard encourageant !

"Je prends des packs de secours avec moi ! Espérons qu'ils ne seront pas tous nécessaires."

La clairière paraissait dense, les arbres assez haut et formant ainsi une cuvette autour du Garuda qui ne serait visible que par le dessus. Si aucun dirigeable du protectorat ne passait, leur "issue de secours" serait assurée et en sécurité !

Ils pouvaient maintenant partir finir le boulot !

Sitôt sortie du dirigeable, l'équipe tomba sur la dure et cruelle réalité. D'en haut, ils ne s'en étaient pas aperçus, mais cette verdoyante prairie était, de près, jonchée de corps aussi bien d'ennemis que de Nightmares. Les pauvres gars venaient sans nul doute de passer un très rude baroud d'honneur et peu d'entres eux pouvaient encore en parler.
Il restait un gars à genoux à côté d'un des siens, à moitié mort. Au beau milieu de cette hécatombe, il fallait s'approcher pour discerner clairement qui était qui. C'était un véritable défilé de chair tuméfiée, dépecée, perforée et brûlée. Devant la fureur d'une telle tuerie, on jurerait presque que tous les morts étaient identiques.

Invité

HJ-Long pavé mais... et puis, je conseille de le lire avec une bonne musique triste en fond, perso j'ai tapé le texte avec ça: https://www.youtube.com/watch?v=O3ghwPdv2Gs -HJ

La porte s'ouvrit et Russ resta figé, un truc clochait: une odeur persistante de cramé flottait dans l'air. Il descendit la rampe et baissa les yeux au sol, il y vit un carnage. Partout autour du dirigeable des corps sans vie gisaient à même le sol. L'odeur de chair brûlée, de souffre des coups de feux, celle du sang et de la sueur, prenait immédiatement à la gorge. Russ ne pris pas la peine de se boucher le nez, il ne connaissait que trop bien les champs de batailles, mais celui là était proprement sanglant. Partout où le regard portait l'on voyait des cadavres du protectorat mais à la grande tristesse de Russ, l'on voyait également les corps sans vie de ses hommes. Russ fit quelques pas avant de buter sur un cadavre qu'il reconnaissait, il tomba lourdement à genoux et retourna le cadavre sur le dos pour plonger son regard dans celui sans vie de "Traqueur", le plus jeune de son équipe, un frère pour tous. Russ tremblant leva la main et d'un geste solennel lui ferma les yeux et lui arracha son dog-tag. Il resta là à tenir le dog-tag en main avant de reposer le corps sur le sol et de porter son visage débordant de larme sur ses hommes: "Big bear" gisait sur sa droite, planté par plusieurs lances du protectorat, tenu debout par les armes qui l'avaient tué. Autour de lui se formait un cercle ou ses assassins étaient étendus, percés de tirs de fusil à pompe à bout portant et parfois à cause d'un matraquage intensif d'un fusil sur le crâne. Sur la gauche de Russ était étendu "Maniaque". Il avait était tué par un golem inquisitorial mais il lui avait laissé une bombe faite maison et s'était vengé à sa façon, la carcasse explosée à deux pas de lui. En face de lui, Russ aperçut la silhouette de "Smile Skull", le bras brisé et de toute évidence le ventre atteint de nombreuse fois qui tenait dans ses bras "Windsharp", qui avait été atteinte au cœur d'un tir précis, ses longs cheveux tachés de sang lui voilaient le visage. Russ se rapprocha de "SS" et appuya sa main sur son épaule, il était toujours en vie: la malédiction qui l'avait fait devenir un squelette l'empêchait de mourir mais pour l'instant, il était très endommagé. Russ laissa donc "SS" sur place, pour lui laisser le temps de "renaître", peut-être qu'à son réveil il pourrait expliquer ce massacre. Russ ne pouvait contenir sa haine, sa tristesse et sa colère. Il la laissa donc s'exprimer à chaudes larmes. Il se tut au bout d'un moment puis ramassa un à un les dog-tags de ses hommes, en fermant les yeux de ceux qui en avaient besoin. Après les avoir tous en main, il les regarda: 4 dog-tags ensanglantés qui contenaient la mémoire de ceux qui avaient été ses amis, ses frères. Russ plaça sa main devant son visage, faisant tinter les dogs-tags et prononça les paroles rituelles des morts au combat d'une voix ferme. Il tint la note malgré la tristesse que l'on pouvait percevoir.

"Nightmares, vous avez fini votre vie, vous avez fini votre cauchemar, puissiez-vous rêver à partir de maintenant."

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Le semi-elfe ouvrit finalement l'accès, non pas sans s'être préalablement équipé en cas de coup dur. Heureusement qu'il était là pour penser à fournir la logistique et les soins, consciencieux comme il était à son habitude. Des trois hommes, il s'agissait évidemment de Russ qui était le plus pressé de s'engager dans la clairière. Après tout, le plus concerné par cette mission de sauvetage était lui en premier lieu.
Quand Raen eut terminé de se charger de ses affaires, ils sortirent tous du vaisseau, le commanditaire de la quête ouvrant la marche d'un pas nerveux. Mais au moment où tous foulèrent enfin le terrain, s'attendant dans leur précipitation à de l'herbe verdoyante, les mercenaires et leur client eurent une très mauvaise surprise: l'endroit était devenu un vrai cimetière, parsemé de corps dont la vie avait été brutalement dérobée. Le comble était qu'il n'y avait pas que des inquisiteurs, contrairement à ce qu'auraient pensé Ryôsuke et le guerrier cornu. Les Nightmares étaient eux aussi réduits à l'état de dépouilles, aux côtés des soldats du protectorat. Russ était effaré devant une telle vision et cela, le martialiste pouvait très bien l'appréhender. Il était venu avec eux pour récupérer un être qui leur était cher, ceci pour finalement tomber au combat. Le mutant regarda donc le voyageur à la chapka déambuler, découvrant, ou plutôt confirmant l'ampleur du désastre. Il le voyait s'attarder devant chaque membre de son escouade, son air hagard se muant en visage torturé, sur le point de fondre en larmes.
Ryôsuke n'arrivait pas à comprendre comment les choses ont pu tourner ainsi. Non pas qu'il ne devinait pas les circonstances de leur trépas: ils ont dû être surpris par une patrouille envoyée pour mettre un terme à leurs agissement, ou quelques renforts venus assister les répurgateurs en déroute. Il s'interrogeait plutôt sur la violence du conflit qui opposait Russ, ses Nightmares et le protectorat de Reng. Est-ce qu'un litige tournant autour d'une seule personne méritait-elle une pareille rage meurtrière ? L'artiste martial s'était aperçu qu'une jeune femme avait péri lors de la bataille, abattue d'une balle au cœur. Quel immonde gâchis. Cette barbarie était-elle réellement digne de personnes qui se proclament serviteurs de Dieu ? Et les Nightmares étaient-ils vraiment les pires des criminels pour endurer une punition aussi inflexible ? Où se situait le tort dans ce triste spectacle ? Qui avait fauté le premier pour déclencher cette tempête sanglante ?
Pendant qu'il réfléchissait, l'encorné en avait profité pour collecter les insignes militaires de ses camarades, puis récita une oraison funèbre:

"Nightmares, vous avez fini votre vie, vous avez fini votre cauchemar, puissiez-vous rêver à partir de maintenant."

En passant, il semblait au martialiste que le nightmare au masque de crâne qui tenait la fille dans ses bras n'était pas tout à fait mort. Non, il devait être figé dans une posture mortuaire tout comme l'ours de la brigade... le mutant ne ressentait plus aucun souffle de vie émaner de sa chair malmenée. Il secoua la tête, reconnaissant que les amis de Russ s'étaient battus courageusement en dépit du surnombre de leurs adversaires. Ne voulant pas troubler son client durant son deuil, il se tut, laissant sa pensée aux divagations. Les ultimes questions devront encore rester en réserve.

Le spectacle était épouvantable, Raen se précipita au milieu des corps encore chauds. Avec ses sens "électriques" il pouvait sentir les morts, même s'il aurait apprécié autant pour amis que pour ennemis que cela finisse autrement ! Il déballa son pack devant les deux derniers Nightmares et sortit les bandages, ils devaient bien se douter qu'ils ne s'en remettraient pas mais il leur était encore permis d'espérer.

Russ, bouleversé, titubant et tremblant récita ses dernières paroles à son groupe, le demi-elfe ne les avait pas connus, mais il savait bien qu'une équipe pouvait être comme une famille si ce n'est plus.

"Nightmares, vous avez fini votre vie, vous avez fini votre cauchemar, puissiez-vous rêver à partir de maintenant."

Il resta à l'écoute de ces paroles, baissant la tête au sol, son honneur de mercenaire entaché par cet événement, même si au départ il n'en avait pas entendu parler, il n'avait pu faire quoi que ce soit ! Il se releva, les yeux scrutant le ciel.

Invité

Russ soupira et abaissa sa main, les dog-tags tintèrent une fois de plus. Il les rangea dans la poche de sa veste et se retint tant bien que mal de se remettre à pleurer. Un mouvement attira soudain son attention, le bras brisé de SS était lentement en train de se remettre en place, petit à petit une lueur était en train d'apparaître dans les yeux de ce dernier. SS revenait à la vie. Il pencha la tête en arrière et hurla sa douleur de s’être réincarné, une fois de plus. Russ s’accroupit à côté de lui et le somma de lui dire quel genre de bordel s'était passé ici. SS lui raconta que son équipe avait localisé les soldats fuyards plus loin vers un bâtiment sombre. Comment son équipe était lamentablement tombé dans cette embuscade et comment elle s'était battue la rage au cœur, et comment il sont tous tombé. SS fit référence aussi à un inquisiteur en particulier qui avait renversé le cour de la bataille par ses compétences. Big Bear s'était frotté à lui, et il avait fini empalé sur les piques des soldats qu'il avait tué avant. La malédiction de SS lancée par un nécromancien lorsqu'il était encore humain l'avait transformé en squelette et l’empêchait de mourir. Russ ressortit les dog-tags de sa poche et les tendit à SS.

"Tu vas les ramener à Lupercal, pour les mettre dans le "jardin"."

Russ laissa les dog-tags tomber dans la main de SS et il se releva, sa haine était intense, il n'allait rien laisser en vie. Il se dirigea d'un pas rapide et colérique vers le sombre bâtiment dont avait parlé SS.

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Rompant le silence observé par les deux mercenaires et leur employeur, l'homme au masque squelettique bougea alors que tout laissait penser qu'il était mort. Ryôsuke entendait ses os se remettre en place, dans un craquement combiné avec un bruissement visqueux de muscles se raccommodant. Bientôt, le compagnon de Russ aura retrouvé toute son intégrité physique. Le cornu se rapprocha de lui, s'apercevant qu'il avait retrouvé sa conscience et la capacité de parler. Il en profita évidemment pour lui demander ce qu'il s'était passé, comment des guerriers de leur acabit ont pu se laisser submerger aussi facilement ?
De leur conversation, le martialiste avait retenu leur fatale précipitation et une embuscade commandée par ce qui semblait être une pointure de l'Inquisition. Le mutant ne se mêla pas à leur échange et restait distrait, ses méninges fonctionnant de manière anarchique, davantage perturbé par la résurrection du militaire. Les deux nightmares parlèrent encore, jusqu'à ce que le voyageur à la chapka se décide à laisser son frère d'armes se reposer et à prendre le problème à bras-le-corps. Sans laisser le temps à Ryôsuke et Raen pour faire le point sur toute cette tragédie et le rétablissement surnaturel de l'homme à la tête de mort, leur client, la flamme à l’œil, s'engagea sur la route menant à l'édifice religieux.
L'artiste martial, voyant que la réussite de la mission allait se jouer sur l'escarmouche que son commanditaire entamait, lui emboîta le pas. Du moins, le temps que sa gorge et sa langue se dénouent. Trop de mystères irrésolus, c'était abusé de sa part.

Je ne sais pas ! Si bien que ...

Raen suivit Ryô et leur client, tous profondément troublés au fond d'eux, tant par le spectacle que parce qu'il n'avait pu agir. Russ pris le sentier qui menait au dit édifice où les inquisiteurs devaient avoir amenés l'objet de leur dure lutte. A trois il faudrait être discret mais le demi-elfe douta néanmoins qu'ils puissent le faire, persuadé que le cornu se laisserait prendre par sa propre colère.

La suite se profilait de manière bien difficile, accompagnés d'un silence pesant, "électrique", ils virent bientôt la silhouette de l'immense bâtiment immaculé qui devait sans aucun doute être leur cible.

Invité

Russ ne voyait le monde qu'à travers un filtre rouge, sa haine ayant pris le pas sur le reste. Il marcha jusqu’à atteindre un long escalier pavé de pierres blanches qui menait en haut d'une colline. Russ ne prit même pas la peine de s’arrêter un instant pour considérer le paysage et s’engagea à pas vif sur l'escalier. Il aperçut rapidement des murailles robustes surmontées de tours gardées. De toute évidence il n'était pas repéré pour l'instant car aucun feu nourri ne l'avait accueilli. Russ sourit sans joie en armant sa mitrailleuse, le "clic clac" de la chambre d'armement résonna jusqu'aux murailles. Apparemment cela réveilla les sentinelles car elles commencèrent à s'activer. Il avait sélectionné le mode "Fire storm", qui engloutissait les bandes de munitions à une vitesse dramatique mais qui avait l'avantage de ne rien laisser après. Il pouvait voir une grande porte avec le symbole du protectorat dessus. Il devait rentrer dedans. Cent mètres à mètres à parcourir avant d'atteindre la porte.

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HJ- L'idéal serait d'éviter de bousiller d'entrée les ennemis quand ils sont en capacité de te voir de loin. Quand ils sont distraits ou fatigués, c'est faisable.

Hum... Je t'avais dit via mp que les sentinelles avaient une belle vue sur l'escalier. J'aurais aussi dû te préciser que je te donnais ces éléments surtout pour pouvoir construire ta description des lieux. Quant au "Fire storm", je doute sérieusement qu'il puisse être si destructeur à un angle et une distance pareille. C'est très bourrin .

Bon, le principe de l'avancée rapide jusqu'à portée des tirs ennemis est clean. Techniquement ça devrait aller assez vite par la suite si tu recycles tu-sais-quoi. -HJ

Les deux mercenaires talonnaient Russ, qui ne se préoccupait visiblement plus que d'étancher sa soif de vengeance. Ryôsuke le suivait en haletant, déconcerté par son rythme de marche nerveux. Ce n'était décidément pas le bon moment pour le lancer, dans son état, le mutant sentait bien que son employeur n'allait pas bien accueillir l'indélicatesse de ses questions. Du moins comprenait-il la peine du cornu, s'étant lui même sauvagement vengé par le passé.
Avant de pénétrer la base ennemie qu'ils avaient aperçu depuis la clairière, il leur fallait gravir des marches immaculées qui desservaient la voie pavée conduisant à Green Bell. Ce n'était pas pour plaire au martialiste, qui présageait bien de l'âpreté de l'ascension. La configuration ne lui plaisait pas non plus et il avait tout à fait raison: suite à une dizaine de minutes de marche, ils parvinrent en vue des remparts du repaire du protectorat de Reng. Sauf que la porte principale -copieusement blindée- était évidemment encadrée par deux solides tourelles où étaient postés deux sentinelles.
C'étaient des malabars, vêtus de la même manière que leurs collègues à la différence près qu'ils étaient équipés d'arcs performants et optimisés. Ils balayaient de leur regard acéré la forêt et guettaient la moindre silhouette qui se profilerait dans leur champ de vision. D'autant plus qu'ils avaient une vue avantageuse sur l'escalier que gravissait le trio d'aventuriers. L'imposante architecture qui se dessinait devant eux n'effraya pas l'homme à la chapka, qui dégaina sa mitrailleuse et la régla tout en avançant. Le claquement de sa manipulation fut sonore et alerta les archers, au grand dam de toute évolution discrète en territoire hostile. Ils pivotèrent en direction de la source du bruit et entraperçurent le client de Ryô et Raen. Devinant ses intentions belliqueuses face à cette mitrailleuse rageusement braquée sur eux, ils décochèrent chacun une flèche. Les projectiles fusèrent dans un sifflement perçant mais l'artiste martial en intercepta une, mais pas de la meilleure manière qui soit: il se l'était prise dans la main gauche et l'avait royalement transpercé. Une blessure de plus, foudroyante qui plus est.