Etrange rencontre - Krähe et Captain Mégalo

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

Une ombre.
Étrange ombre dans le silence nocturne de la montagne.
Silence si brusquement déchiré par le son d'un mécanisme qui s'enclenche et le sifflement caractéristique d'une flèche ou d'un carreau fendant l'air en pleine vitesse.
Le bruit sourd du projectile se plantant dans un tronc s'allia à un rire malsain, un rire fou ou nerveux. Quelque sois le nom que vous lui donnerez ce rire continuera à inspirer la peur chez le commun des mortels.
Un autre projectile pris son envol pour faucher un oiseau qui eut le malheur de se trouver là et le rire refit son apparition. Plus puissant, plus long.
La source de toute cette agitation se nomme Krähe Millicent et la plupart du temps quand elle s'ennuie elle aime bien tirer sur les oiseaux.
Quand elle était jeune Krähe était qualifiée de folle ou d'anormale et laissée sur le côté. Peu lui importait Krähe aime la solitude. Et aujourd'hui c'est sur les arbres et les oiseaux de cette montagne qu'elle a décidée de projeter toute sa colère.
Une colère qui parfois la prend toute entière sans lui laisser le bénéfice du contrôle.
Voilà pourquoi aujourd'hui un oiseau est mort et ce rire innommable résonne à travers les arbres. Maintenant Krähe s'est calmée et seul le cadavre de l'oiseau porte le souvenir de sa colère.
Ses iris de sang pointés vers le ciel fixant les nombreuses étoiles de ce ciel d'hiver tandis que ses doigts réduisent avec soin de petits paquets de terre en poussière.
Ses yeux se ferment et elle lâche prise juste pour quelque temps.
Elle ne dort pas vraiment mais n'est pas réveillée pour autant.
Krähe est juste là, tout simplement.
Rien d'autre, elle n'a besoin de rien ni de personne pour se sentir elle même, le vent et le froid y suffisent largement.
Le temps s'écoula et se fut un bruit de pas et de branche brisés qui la tira de sa transe.
Debout en quelques secondes, son arbalète pointée vers l'obscurité, prête à lâcher à tout moment le carreau, sa voix creva la nuit. Grave peut-être un peu trop selon certain, carrément anormale pour d'autre.

"Qui que tu sois tu te montres de suite sinon je t'explose le crâne et je t'enfonce des aiguilles dans les yeux."

Étonnamment sa voix n'exprima aucune émotion. Pas de peur, pas de menace, pas de colère ou de violence dans cette voix. Une voix vide pareille à celle d'un fantôme.
Krähe n'exprime rien ou presque avec sa voix. C'est sur ses yeux qu'il faut se concentrer. Toujours. Car c'est par là que passe tous ses sentiments et toutes ses émotions. Mais peu de monde soutiennent ce regard sanglant, tant pis pour eux...

Cette nuit, comme toutes les autres nuits, j’ai décidé d’aller dans la forêt, ce sera une fois de plus une nuit blanche à observer les étoiles, à marcher entre les arbres, à frissonner à cause de ce léger vent glacial. J’aime me promener la nuit, dans le noir, mais éclairé par la douce lueur de la lune. Le silence, le léger craquement des feuilles, le ciel étoilé, la solitude… ou presque.
Cette nuit là n’est pas une nuit comme les autres. Je ne suis pas seul ! Dans la nuit sombre un rire malveillant vient soudainement m’arracher de mes pensées. Je n’aime pas être dérangé lorsque je vogue dans le vaste océan de mes pensées, plusieurs personnes pourraient témoigner des crises de colères que j’ai eues suite à ces dérangements.
Je tends l’oreille, le rire viens de derrière moi, je fais demi-tour. Très rapidement, je me rapproche de ce rire qui vient de s’interrompre.
J’aperçois de loin une silhouette mystérieuse. Mon instinct naturel, m’appelle à foncer, mais au dernier moment je distingue une magnifique arbalète dans ses mains, elle à l’air de savoir s’en servir vu l’état de l’oiseau qui gît par terre, un carreau planté dans le corps. Je me cache derrière un arbre pour ne pas être vu, je ne veux ni la faire fuir, ni me faire embrocher.
Elle regarde le ciel, on dirait qu’elle aussi aime perdre ses yeux dans les étoiles. Je la regarde de bas en haut puis je fixe ses yeux, ils sont à la fois effrayants et magnifiques. La couleur sanglante des iris effraierait certainement une personne normale, mais je ne sais pourquoi, ils m’inspirent un sentiment bien différent. Je me noie dans son regard. Elle ferme les yeux, elle ne m’a pas vu.
Je m’avance discrètement en faisant tout mon possible pour toujours rester caché. Mais soudain, elle se lève, elle m’a entendu, elle pointe son arbalète dans ma direction, je n’arrive pas à savoir si elle m’as vu, je reste caché derrière un bosquet. Elle dit sur un ton grave :

"Qui que tu sois tu te montres de suite sinon je t'explose le crâne et je t'enfonce des aiguilles dans les yeux."

Je suis rassuré car cela veux dire qu’elle ne me voit pas. Mais sa voix est mystérieuse, vide. Je n’arrive pas à trouver aucune trace d’émotions. Ce n’est pas sa réaction ni ses propos menaçants qui me surprennent, c’est le ton de sa voix. Je plonge dans son regard et je comprends : sa voix n’exprime rien, ce sont ses yeux qui parlent. Je sors de ma cachette tout en nageant dans le rouge sanglant de ses iris. Je n’avais jamais vu pareil regard. Je m’avance suffisamment pour qu’elle comprenne que je fais ce qu'elle me demande de faire, que je me montre, mais je reste assez dans l’ombre pour ne pas être complètement apparent. Je lui demande simplement :

"Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?"

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

La corneille campa dans sa position tandis que la personne ayant fait craquée la branche sortait de l'ombre. Son regarde de sang planté dans celui du nouveau venu. Il semblait avoir compris. Compris que ce n'était pas sa voix qui importait mais ses yeux.
Malgré tout il resta dans l'ombre et de ce fait Krähe ne le distinguait par entièrement. Mauvais point pour lui, celle-ci déteste ne pas avoir toutes les cartes en main et là il lui en manquait une.
Resserrant sa prise autour de son arbalète elle s'attarda sur la voix de l'inconnu. Ni grave ni aigu ou alors un doux mélange des deux. Une voix calme, posé, avenante.

"Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?"

Ses lèvres fines s'étendirent en un sourire dénué de toute joie. Et ses yeux cette fois restèrent muets.
Elle fit un pas, puis deux sondant le possible ennemi, la personne qui avait troublé son repos. Comme pour approuver ses pensée le carreau émis un éclat malsain, reflétant et transformant la lueur, pourtant bienveillante, des étoiles. Puis enfin elle se décida à répondre de sa voix toujours aussi grave et toujours aussi fantomatique.

"Une ombre perdue dans un monde qui n'est pas le sien et quand à ta deuxième question je ne pourrais te répondre."

Pendant une fraction de seconde qui lui sembla infini, pareil à ce symbole qu'elle porte fièrement sous l'œil elle se plongea dans ses pensées. Puis sa voix repris le relais, ses yeux voilés par le brouillard dans lequel elle se retrouvait plongée.

"Se sentir entier n'est ce pas un sentiment magnifique ?"

Je la vois se rapprocher, apparemment elle n’a pas apprécié que je reste dans l’ombre... Je reste immobile, ne sachant comment réagir. Elle ne parait pas forte, mais si elle est comme moi (les apparences sont souvent trompeuses) elle peut être plus dangereuse qu’elle ne parait. J’attends sa réponse, elle pense, et au bout d’un moment, me dis :

"Une ombre perdue dans un monde qui n'est pas le sien et quand à ta deuxième question je ne pourrais te répondre."

Je sais enfin à qui j’ai affaire, une fille perdue, qui ne sais pas vraiment qui elle est ni ce qu’elle fait. Je ne sais pas pourquoi, mais elle me paraissait digne de confiance, peut-être à cause de ses paroles, et de sa façon d’agir. J’ai toujours été attiré par l’inconnu, étant moi-même "étrange". Elle paraissait en pleine réflexion, puis elle ajoute de sa voix mystérieuse :

"Se sentir entier n'est ce pas un sentiment magnifique ?"

Mon idée sur elle se confirme, elle est vraiment perdue. Je m’approche, sors de l’ombre, je prends le risque de m’avancer. Je lui réponds :

"Oh oui, mais cela ne t’arrive que quand tu massacres des animaux ?"

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

Enfin l'inconnu avança sortait de l'ombre, doucement, petit à petit.
Il a l'air confiant face au regard de sang et la voix vide de l'ombre.
La réponse de l'homme ouvris la porte que seule elle était incapable d'ouvrir.
Une porte dans son esprit, qui la bloquait et l'empêcher d'avancer d'avantage.
Une porte ou un verrous. Quel que soit le nom qu'on lui donne cette chose s'ouvrit lorsque sa voix creva le silence pour la deuxième fois.

"Oh oui, mais cela ne t'arrive que quand tu massacres des animaux ?"

Ces paroles en plus de faire sauter un verrous lui offrirent un grand sourire.
Pas un sourire sombre, un sourire comme peut de monde les connaissent. Un sourire de reconnaissance. Un sourire qui dit merci. Un sourire que Krähe n'avais jamais connu.
Pendant quelque seconde ce sourire éclaira son visage aussi sûrement qu'un soleil d'hiver. Mais ce sourire dura peut de temps et bien vite il disparu.
Puis pendant quelque instant encore le brouillard devant ses yeux s'intensifia. Elle semblait de plus en plus perdu. Comme si elle s'enfonçait dans un pays inconnu et plonger dans la brume.
Puis comme si ce geste lui permettais de mieux se retrouver elle passa son doigts sur l'infini ornant son visage. Et enfin, sa voix pris le relais.

"Pas seulement les animaux. N'importe quel massacre me permet de me sentir entière. Je n'existe que dans la mort et la douleur. Mais toi qui est tu ?"

La fille à l'arbalète semblait encore plus pensive qu'avant mon arrivée. Elle semblait à des années lumières de cette sombre forêt. Pendant un bref instant, elle laissa échapper un sourire profond, un de ces sourires qui veulent tout dire. Cela devait surement être la première fois qu'elle souriait de cette manière, aussi intensément. Mais ce sourire s'effaça vite et son regard changeât. Elle était visiblement perdue, autant que je l’étais moi même. Peut être plus. Je la vis frotter un symbole sur son visage, il m'intriguait, je ne l'avais pas vu avant quelle ne le mette en évidence. Il représentait le symbole de l’infini. Ce symbole avait une signification évidente et j’avais mon idée sur la raison de sa présence ici. Elle dit de sa voix mystérieuse :

"Pas seulement les animaux. N'importe quel massacre me permet de me sentir entière. Je n'existe que dans la mort et la douleur. Mais toi qui es-tu ?"

Je comprenais qui elle était. Elle sombrait dans la folie, la joie des massacres gratuits, le son mélodieux des os brisés représentaient pour elle autant que pour moi ce sentiment de liberté, de force morale et physique dont il est nécessaire pour accomplir ces actions irréparables. Le sentiment d’avoir pris une vie, ruiné tout un espoir et des rêves d’un coup de poignard. Ce sentiment de puissance.
Je ne répondis pas tout de suite. Sa question résonnait dans ma tête. Toute ma vie, cette question m’avait hantée, il est difficile de répondre à cela. J'ai lâché dans un soupir :

"Qui je suis ? Je ne sais pas, c’est dur de savoir qui on est vraiment''

Je n’ai jamais vraiment su qui j’étais, je ne sais pas ou je vais, ni ce que je veux faire. J’ajoutais :

"J’avance ça et là, là où la vie me porte, je ne suis pas attaché au passé, il n’en vaut pas la peine. "

A ces mots, j’ai replongé dans les méandres de ses yeux sanglants.

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

L'homme l'intriguait et l'ombre aime le mystère. Sa vie entière n'est qu'intrigue, questionnement et fuite. Alors rencontrer quelqu'un qui, selon l'impression qu'il lui donnait, ressentait les même chose qu'elle c'était vraiment fondamentalement nouveau.
Mais ce n'est pas pour ça que la corneille ne lâchait son attention car si il a bien quelque chose qu'elle avait retenu c'est que bien souvent les gens sont imprévisible. C'est donc pour cette raison qu'elle restait tendu à d'extrême, ses doigts prêt à lâcher un carreau meutrié à tout moment. Les paroles. Ce sont ses paroles qui lui firent lâcher totalement prise. Des paroles que elle, elle ressentait au plus profond de ses entrailles.

"Qui je suis ? Je ne sais pas, c’est dur de savoir qui on est vraiment''

Ses paroles là, elle les connaissais par coeur. Qui suis-je, une question qu'elle se posait en permanence. Sa solitude lui tomba brusquement sur les épaules, les faisant s'affaisser. Les paroles qui suivirent l'achevèrent.

"J’avance ça et là, là où la vie me porte, je ne suis pas attaché au passé, il n’en vaut pas la peine. "

Cela aussi elle le connaissait par cœur. Elle le vivait au quotidiens. Pour elle ce fut comme un choc. La corneille avait beau apprécier la solitude, celle-ci devient souvent pesante. Ce n'est que là qu'elle s'en rendit compte. En face d'une personne comme elle. L'arbalète glissa de ses mains et tomba au sol avec un bruit métallique comme outré par cette chute. Elle aurait du se sentir mieux, libéré par cette rencontre mais toute les année seule et rejeté lui revenait en pleine figure. Ses yeux de sang étaient emplit de souffrance et de tristesse mais le tout était éclairé par intermittence d'une petite flamme d'espoir.
Elle ne parla pas de peur que sa voix se brise mais son regard voulait tout dire. Cet instant ne dura que peut de temps. La corneille se ressaisi bien vite, ramassant son arbalète et se redressant. Il avait vu sa faiblesse mais il ne verrait rien de plus.
Krähe fit volte-face et parti en courant. Elle ne fuyait pas à cause de la possible puissance de l'homme mais par peur. Oui la corneille avait peur. Peur que tout ça ne soit qu'une invention de son esprit. Elle ne voulait pas se retrouver, encore une fois, face à un mirage. Alors au lieu de s'assurer de la réalité de cet individu elle fuyait pour ne pas souffrir dans le cas où il n'existerait pas.
Car oui sa plus grande peur c'est son propre esprit.

Le regard perdu et lointain, elle laisse - à ma grande surprise - échapper son arbalète avec fracas. Tout se passe très vite ! En une fraction de seconde et sans comprendre ce qu’il lui arrive, je la vois paniquer, son regard change brusquement, elle parait passer par tout les états : Tristesse ! Espoir ! Peur ! Panique ! Elle n’a pas besoin de parler pour qu’on comprenne ce qu’il se passe dans son esprit torturé par l’exclusion et la solitude, tout se passe dans ses yeux ! Et pour comprendre, j’ai de suite regardé ses iris sanglants qui parlent pour elle : elle va fuir ! Dans la même fraction de seconde, elle ramasse son arme, elle fait demi-tour, se met à courir ! Que faire ? Sans réfléchir, je sors mon couteau - il est petit, mais ça pourra toujours servir, et je ne sais pas comment elle va réagir - et je commence à lui courir après. J’hurle :

« ARRETE !! NE PARS PAS !! ARRETE !!!! »

Elle fuyait la réalité, comme je l’ai toujours fait, mais je ne veux pas, alors que je viens enfin de croiser le chemin de quelqu’un aussi perdu que moi, la voir détaler comme un lapin.

« REVIENS ! TU N’ES PAS DANS UN DE TES MIRAGES !! »

Je suis grand, bien plus grand qu’elle et malgré son agilité surprenante, j’arrive à la rattraper au bout d’une centaine de mètres au milieu d’une clairière éclairée par la Lune. Je l’attrape fermement par le bras et peut enfin voir cette âme perdue à la lueur de l’astre. Je suis complètement troublé, je n’aurai pas dû replonger mon regard dans le sien, ça mènera à ma perte…

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

Tout se précipita a une vitesse surprenante. Elle qui courait, lui qui la poursuivais.
Et toujours le même sentiment de perdition qui tournait en boucle dans le pauvre esprit de la Corneille. Pourquoi ? Toujours Pourquoi. Cette simple question qui lui attirait tant d’ennuie.
Elle avait peur de cet homme qui la poursuivait. Non elle avait peur des piège que bien souvent son esprit lui tendait. Il lui criait qu’il n’était pas un mirage. Mais non, non ce n’était pas possible, cette phrase elle l’avait trop souvent entendu et trop souvent elle avait été déçu. Non, non il ne pouvait vraiment pas être réel. C’était impossible ou au contraire bien trop possible pour que la Corneille le croit possible.
Une clairière. Ce n’était pas son jour de chance. Elle progressait à découvert et en terrain facile, elle serait vite rattrapé.
La clairière était éclairée par la lueur fantomatique de la Lune et toute cette scène lui apparaissait comme montée de toute pièce par sa folie. Par sa perdition.
Stop.
Sa course effréné fut stoppée par la vive poigne de l’homme sur son bras et elle grimaça.
Si elle était dans un rêve elle ne serait réveillée à cause de la douleur. Si c’était un mirage il n’aurait pas pu la stopper ainsi.
Mais non, non il était impossible qu’il soit réel. La Corneille s’entêtait à croire à une machination, un coup monté de son âme pour lui montrer toujours davantage, qu’elle était seule.
La poigne se fit plus sévère et elle sentit que la douleur affluer par vague toujours plus aigu.
Son corps n’avait jamais supporté la violence.
Tournant la tête vers lui, elle eu tôt fait de repéré l’arme qu’il avait en main. Il la menaçait.
Ceci prouvait bien qu’il n’existait pas. Si il avait été comme elle, il aurait su que la menacer était une bien mauvaise idée. D’un geste brusque elle tenta de se dégager afin de pouvoir reprendre sa course mais tout ce qu’elle obtint fut une nouvelle vague de douleur. Saisissant la première chose qui tombait sous sa main elle tenta de le faire lâcher prise par tout les moyens possibles et inimaginables. Tout y passa : de la pierre à ses propre mains tout en essayant de le mordre.
Elle se débattait comme une diablesse. Il ne fallait pas qu’elle reste là. Non il fallait qu’elle fuie. Encore..

La rattraper fut sûrement la pire des choses à faire, mais je m'en rend compte trop tard. Elle commence à se débattre, à m'attaquer, que faire ? Je suis en train de la perdre, elle sombre dans un délire. Vite ! Une idée ! La menacer ne servirait à rien, et même... Et d'un coup je perds toutes les envies sanguinaires qui guident ma vie. Je ne peut rien tenter contre elle, comme si quelque chose de plus fort m'en empêchait. Je met trop de temps à réfléchir, elle se débat toujours, mon bras endolori par ses attaques désespérées fini par lâcher prise. Soudain je comprend, je lui fait plus peur qu'autre chose. La panique viens, je voudrai réussir à lui faire comprendre que ce n'est pas un hallucination, et que malgré mon instabilité, Moi, Captain Mégalo, je veux la comprendre et l'aider. Je range mon couteau, et avant qu'elle ne s'enfuit de nouveau je lui bloque les bras, me met face à elle et la serre fort pour qu'elle ne puisse plus bouger mais sans lui faire mal non plus - elle paraît de plus en plus fragile- et lui dis calmement en essayant de la rassurer :

« Comment t'appelles-tu ? Je ne te veux pas de mal ! »

J'ai peur que ma tentative soit désespérée et qu'elle devienne complètement incontrôlable, déjà que là je ne contrôle absolument rien. La tenir et l'empêcher de bouger n'était peut-être pas la meilleure des solutions...
Je ne la connais pas mais je commence déjà à la comprendre, enfin...c'est ce que je pense...

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

Krähe venait d’être prise au dépourvu. Ne sachant plus si elle devait fuir ou bien répondre à sa question, la Corneille resta immobile. Elle réfléchissait. A toute vitesse. Il le fallait s’en était presque devenu vital pour elle.
Ce n’est pas pour autant que la pierre qu’elle tenait quitta sa main. Bien au contraire sa prise se resserra dessus, laissant ses phalanges blanchir légèrement.
Finalement elle se dégagea et fit trois pas en arrière pour balancer le caillou au loin avec hargne, celle-ci vola sur quelque mètre avant d’atterrir avec un bruit sourd.
Il lui fallait du temps, il fallait qu’elle réfléchisse mais pour cela il fallait qu’elle soit certaine qu’il n’essayerai pas de l’attaquer.
Alors c’est sans hésité qu’elle fit passer son arbalète de son dos à ses mains et la chargea d’un geste rendu automatique par l’habitude. La Corneille le mit en joue sans trembler, comme habitué à ce genre de situation.
Lentement, elle articula sans prononcer mot que si il bougeait ne serait-ce d’un centimètre le carreau irait se loger exactement entre ses deux yeux.
Elle savait que ça serai un mort rapide et selon elle l’homme aurai souhaité toute les morts sauf celle-ci. Une mort indigne, sans même un combat. Une mort de traître ou de lâche, quelque soit le mot utilisé cette mort était bel et bien la plus horrible de toute.

Alors la Corneille savait que le carreau ne partirait pas.

Krähe prit son temps pour réfléchir, peut-être le faisait-elle consciemment ou peut-être pas.
Mais une chose est sûre : elle, elle ne se lassait pas.
Certainement qu’elle aurait pu passer la nuit entière comme ceci, à caresser du doigts la détente de l’arbalète et a réfléchir, le tout éclairé de la douce lueur de la pleine Lune.
Puis finalement elle prit sa décisions.

Lentement elle abaissa son arme et la déchargea. Le carreau retrouva sa place ainsi que l’arbalète. Puis elle figeât son regard dans celui de l’homme, comme cherchant à déceler la moindre trace de menace. Le ton de sa voix fut toujours aussi inexistant lorsqu’elle prononça ces mots.

« Krähe… »

Son prénom enfin offert au vent et à la Lune elle s’assit au sol et ferma les yeux. Pour elle confier son nom à quelqu’un revenait à passer un accord tacite avec lui. A présent il ne pourrait plus l’attaquer. Elle lui avait offert son prénom et l’accord avait été passé. Il en était fini des menace ou autre.
La Corneille finit par rouvrir les yeux mais pour cette fois aller les perdre dans les étoiles, tandis que ses doigts avait repris leur inlassable manège, recommençant à détruire la moindre particule qui passait entre eux.

La fille aux yeux de sang commençait à me faire de plus en plus peur. Ne pouvant plus la contenir, elle se dégage. Comme depuis notre rencontre, tout se passe vite. Elle recule, sors sa magnifique arbalète, me met en joue, et réfléchit. Il faut que j’agisse vite ! Mais elle semble décidée à tirer, je ne bouge donc pas. J’ai vu quelques minutes auparavant comment avait terminé l’oiseau qui avait croisé sont chemin, je sais qu’elle sait viser, et malgré mes faibles connaissances sur cette belle arme et sa mécanique parfaite, je sais que je ne pourrai pas échapper au carreau à cette distance, ni en survivre d’ailleurs. Elle maintien sa position, la situation dure, elle devient insoutenable, insupportable. Le flux de sang dans mes jambes circule de moins en moins bien, je sens les fourmillements venir, je commence à avoir du mal à tenir debout sans bouger, mais la peur peut apparemment nous faire faire des choses impossibles. C’est un sentiment nouveau, cette peur qui viens, qui transforme celui que je suis, cette chose indescriptible qui me tiens debout, jamais je n’avais été dans une telle situation. Cette impasse sombre avec un panneau ‘tout droit, la mort’… Mais pas de possibilité de faire demi-tour…Ne plus avancer en cherchant un autre passage…Pourtant, je ne regrette pas de l’avoir suivi. Comment fait-elle pour rester autant longtemps immobile ? En fait, peut de temps s’est écoulé et nous ne restons pas immobile depuis si longtemps que ça, je me rends compte à quel point le temps passe lentement quand l’on est face à la mort. Mon cerveau fait durer ce moment qui me parait interminable. Elle commence à bouger. Puis, lentement, et avec beaucoup d’hésitation, elle remet son arme à sa place. Je ne peux m’empêcher de sourire, je suis soulagé car maintenant je peux enfin bouger librement. Je me désengourdis les jambes, le sang repasse peu à peu. Je pourrai m’enfuir, mais malgré tout, je reste quasi immobile. Que va-t-elle faire ? Normalement, j’arrive à lire dans les gens, avec elle c’est beaucoup plus dur. Je ne peux pas savoir comment elle va réagir, je me retrouve face à une personne aussi instable et incomprise que moi.

Je me tiens prêt, à tout moment je pourrai lui sauter dessus et la désarmer. Sauf que je comprends que j’en serai incapable à partir du moment où je repose les yeux dans son regard, qui m’empêche de tenter quoi que ce soit contre elle. Pour la première fois, je suis impuissant, une force nouvelle, invisible et morale m’empêche d’agir. Elle dit de sa voix sans expressions :

« Krähe… »

J’eu l’impression que c’était la première fois qu’elle donnait son nom à quelqu’un, comme si c’était une part d’elle-même qui était découverte, mis à découvert. Une faiblesse qu’elle n’osait surement pas dévoiler. Je m’approche doucement, puis m’assois à côté d’elle. La Lune et les étoiles offraient un spectacle magnifique, mais à côté de la fille aux yeux de sang, elles paraissaient ternes. Les astres qui illuminaient le ciel de cette nuit d’été semblaient moins mystérieuses que cette dénommée Krähe.

Même son nom restait une énigme...Krähe…la Corneille... pourquoi cet oiseau en particulier ? Il semblait révéler beaucoup sur elle, sur son caractère instable. Au bout d’un moment, je ne porte plus mes yeux sur le ciel étoilé, mais sur elle. Elle aussi regarde les étoiles, pensive. Ses yeux brillent, ses cheveux sont dans tout les sens, elle porte sur elle le reflet de sa personnalité, de sa solitude et de sa folie. Je réfléchis pendant un moment, prend une grande inspiration, puis brise d’une voix basse et lente le silence de la nuit, ce silence que même le vent n’osait perturber :

« As-tu un endroit où aller ? »

Messages : 32 Date d'inscription : 05/07/2012 Localisation : Quelque part.

C’était presque comme si il avait disparu. Elle s’était enfermé dans le silence et tout ce qui selon elle était superflu, avait disparu.
Elle sondait la nuit, s’attardant sur chaque son, sur chaque silence.
Puis un sourire se dessina sur son visage. Un corbeau, un corbeau chantait dans la nuit.
Ses doigts arrêtèrent de bouger et elle ferma les yeux. Elle dégustait l’instant qui, pour elle, était magique.
Le Corbeau ou la corneille –pour elle cala revenait au même- était comme elle. Des oiseaux de mauvaise augure. Ils devançait Morigan, gardienne des âmes mortes.
Krähe elle amenait la mort. Elle amenait la mort mais savait aussi que un jour ce serais la mort qui viendrait à elle.
Son sourire s’étendit à cette pensée. Lorsqu’elle viendrai, elle ne résistera pas et la rejoindra comme on rejoint une vielle amie. Krähe a de mainte fois côtoyé la mort.
Puis l’instant fut brisé. L’homme avait prit la parole, d’une vois basse, résonnant étrangement dans la nuit.

« As-tu un endroit où aller ? »

La Corneille tourna la tête vers lui avec brusquerie tout en sursautant. Elle n’avait pas senti qu’il s’était approché.
Pendant quelque seconde le temps sembla rester en suspend. Elle le fixait et se calmait.
Puis le chant de l’oiseau sombre résonna de nouveau dans le nuit. Son sourire refit son apparition et elle murmura, comme pour ne pas déranger l’oiseau.

« Ne coupe pas le chant du corbeau. Laisse le offrir au monde sa vision de la mort. »

Sur ces paroles drapé de mystère elle détourna de nouveau son regard. Elle le cherchait. Elle cherchait l’annonciateur de Morigan.

Elle cherchait l’être qui pas à pas éclairait son chemin. Chemin mêlé de sang et de mort..

« Ne coupe pas le chant du corbeau. Laisse-le offrir au monde sa vision de la mort. »

Je n'avais pas porté attention sur le chant du corbeau qui venait de briser le silence de la nuit. Cela semblait la faire sourire, elle sait tout autant que moi, et peut-être même mieux que moi ce signifie ce chant. Ce chant annonce une mort prochaine, ces oiseaux sentent ces événements. Sa première réaction est de chercher l’oiseau. Mais moi une question me vient à l’esprit. Cet oiseau n’est pas là par hasard ! En me posant cette question je me prépare à attraper à tout moment mon arme. Va-t-elle attaquer ? Ou quelqu’un d’autre est là à nous épier prêt à charger ? Le doute m’emporte, je ne pense pas qu’elle se lève et me mette en joue de nouveau, pas après ce qu’il s’est passé. Enfin peut-être pas finalement… Cette Krähe, dans sa fragilité apparente est aussi imprévisible qu’intrigante. Comment savoir ce qu’il va se passer dans les secondes qui vont suivre ? Rien n’est écris à l’avance. Je reste donc prêt et je reste aussi impassible que d’habitude.

» Gealbhan alias Captain Mégalo
» Captain Mégalo pour vous servir
» La bipolaire est là !! - Krähe
» Krähe Millicent (refaiiiiit !! *-*)